glossaire incertain – 8
Parfois je vais à l'arbre, son faîte dénudé, je descends. Il y a le coude de la rivière. L'aire où sèchent les fruits d’Éthiopie, l'ombre des branches qui donne là une teinte caramel à la terre ; je plonge mon nez dans les taillis, inspire où sifflent des amarantes, flaire la paille sèche de leurs nids, plein de papillons sur la bouche, l'humide remontée du fond des termitières, et je pirogue à sec parmi les épices. Au milieu du tronc la couleur se sépare créant une ligne comme sur un cuir foulé, en brun velours, ambre-mélisse, peut-être un ancien sang ressurgi d'une greffe a fait ce fût métis, en a doré l'écorce, et lui se dresse au bord de l'abreuvoir des biches, autre horizon qu'explore la main. L'on pourrait en rêvant lancer sur l'eau des calebasses de lait, les suivre jusqu'à l'anse où se tenir muet, sans fin, parmi les herbes.
Merveille de poésie.
RépondreSupprimerLe mot merveille est si faible pour dire l'émoi créé par vos mots.
ossoko Eric pour vos mots, comme une pluie en saison sèche
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